LES CLASSIQUES : Ces courses si particulières à Misano !
Friday, 3 June 2022 07:53 GMT
Des pilotes qui s’illustrent à domicile aux retours en force en passant les passes d’armes du dernier tour, Misano a été le théâtre de certains des moments les plus marquants du WorldSBK.
Misano. Il n’y a réellement aucun endroit comme celui-ci. Ici, la course moto est une passion et un mode de vie, elle coule dans les veines des fans et des habitants des environs. Des générations ont couru ici, des stars y sont nées, des légendes y ont été écrites. C’est là que se perpétuent les héritages et que les héros viennent faire le spectacle. De la passion des fans aux moments spéciaux sur la piste, le Championnat MOTUL World FIM Superbike se dirige vers un circuit chargé d’histoire pour notre unique déplacement en Italie. Si l’on se fie aux années précédentes, cette course pourrait bien faire partie de ces moments à Misano que les pilotes d’hier, d’aujourd’hui et de demain se rappelleront. Alors que nous nous préparons pour un classique moderne, un voyage dans le passé s’impose d’abord.
Après une longue course en tête, les coéquipiers de l’usine Ducati, Carl Fogarty et Troy Corser, ont offert un spectacle aux fans Ducati à Misano situé à une heure de Borgo Panigale à Bologne. Foggy a mené jusqu’au dernier tour, mais après une frayeur dans les virages à gauche en arrivant sur la ligne droite arrière - le circuit alors dans l’autre sens - a permis à Corser de garder espoir. L’Australien a essayé de prendre l’extérieur à Tramonto, mais n’a pas réussi. Fogarty a effectué un dernier demi-tour sur la défensive pour s’imposer et accroître son avance au général, avant de le doubler dans la Course 2.
Une confrontation mémorable, l’une des plus grandes qu’il y ait eu, Ben Bostrom sur la Ducati L&M contre le leader du championnat Troy Bayliss. Bostrom avait fait partie de l’équipe d’usine, mais avait été écarté en 2000, il avait donc quelque chose à prouver. À trois tours de l’arrivée, Bayliss est passé à Tramonto, mais est sorti large, Bostrom a coupé et la foule est devenue folle. Ce n’était qu’une répétition, car dans le dernier tour, Bayliss a pris de l’avance et l’a fait dans le même virage. Bostrom a tenté sa chance à la chicane finale, mais cela n’a pas payé, Bayliss a remporté sa quatrième victoire de la saison pour accroître son avance au championnat ; Bostrom a remporté la Course 2, la première d’une série de cinq…
Dans ce qui fut l’une des courses les plus incroyables du WorldSBK de tous les temps, Pierfrancesco Chili jouait à domicile. Cependant, en raison de la pluie, tout le monde avait opté pour des pneus pluie, tandis que Chili a choisi les intermédiaires avant le début de la course. D’abord relégué à la 11e place, l’Italien est remonté à la deuxième place à neuf tours de l’arrivée, avec un écart de plus de 11 secondes avec le leader, Régis Laconi. Mais la piste était en train de sécher, et pourtant, c’était mission impossible ? Eh bien, petit à petit, Chili s’est rapproché, l’écart était de moins d’une seconde au dernier tour. Les deux ont usé leurs pneus dans le virage à gauche de Curvone, mais Chili a fait preuve de volonté et a réussi le passage décisif à Tramonto, avant de se dégager pour ce qui serait sa dernière victoire en WorldSBK.
De la dernière victoire de Chili à la première de Jonathan Rea, Misano a capturé certains des plus beaux moments. En 2009, ce fut une bataille magnifique à l’avant, avec Jonathan Rea dans sa saison de rookie pour Ten Kate Honda. Il était à la poursuite du représentant local, Michel Fabrizio, et dans le dernier tour au virage n° 1, le n° 65 a fait son entrée. Fabrizio était impatient de repasser devant, mais il n’a pas pu le faire, Rea a mené le reste du dernier tour pour remporter sa première victoire en WorldSBK. Il a depuis remporté sept autres victoires à Misano…
Michael van der Mark semblait assuré d’un podium, peut-être même d’une victoire dans la Course 1 en 2017, mais une défaillance du pneu arrière l’a sorti à sept tours de l’arrivée. Cela a permis à Jonathan Rea, Chaz Davies et Marco Melandri de se battre pour la victoire. À trois tours de l’arrivée, Davies a freiné tard au virage n° 1, poussant Rea et permettant à Melandri de passer. Au dernier tour, Rea était deuxième, mais à deux dixièmes de Davies, tandis que Melandri a chuté au virage n° 4. Cependant, le plus grand coup de théâtre était encore à venir, lorsque Davies a perdu l’avant au virage n° 14, à deux virages de la victoire, et a été percuté par Rea. Incroyablement, c’est Tom Sykes qui s’est imposé, après avoir été cinquième pendant la majeure partie de la course, tandis qu’Alex Lowes a pris la deuxième place et Rea est remonté en troisième position.
La première lutte pour la victoire entre Jonathan Rea et Toprak Razgatlioglu. Le leader du championnat Ducati, Álvaro Bautista, a chuté au deuxième tour au virage 4, ce qui signifie que Rea avait une énorme opportunité de revenir dans la course au titre, 10 ans après sa première victoire qui a eu lieu sur le même circuit, tandis que Razgatlioglu voulait juste gagner. Dans le dernier tour, Razgatlioglu a voulu dépasser Rea par l’intérieur au virage n° 8, mais il est sorti large, Rea a coupé et malgré tous ses efforts, Toprak a dû encore patienter ; Rea menant un triplé Kawasaki avec Leon Haslam troisième.
Un autre grand classique moderne est la Course 1 de 2021, Michael Ruben Rinaldi étant en bagarre pour la victoire dès le début du week-end. Parti de la deuxième ligne de la grille de départ, l’Italien a pris les choses en main en passant devant Jonathan Rea, avant une manœuvre agressive sur Toprak Razgatlioglu au virage n° 6. Le #21 a mené chaque tour pour remporter la Course 1, sa première victoire de l’année et la première victoire italienne à Misano depuis Marco Melandri dans la Course 2, en 2017. Razgatlioglu a pris la deuxième place et Rea la troisième, malgré un énorme rattrapage du train avant. Dans la course du Superpole, Rinaldi a signé un doublé, tandis que Razgatlioglu a décroché une première victoire de l’année dans la Course 2. L’histoire se répétera-t-elle cette année ?
MENTIONS HONORABLES : les courses incontournables
Outre les grands classiques, il y a aussi les hors-d’œuvre, avec de nombreuses batailles emblématiques au fil des ans. 1995 a accueilli les deux seules victoires de la carrière WorldSBK de Mauro Lucchiari. En 2000, Troy Corser a offert à Aprilia sa première victoire à domicile, puis a réalisé le premier doublé du constructeur dans la Course 2. Dans la Course 1, Katsuaki Fujiwara est montée sur son dernier podium du WorldSBK lors d’une course exceptionnelle. En 2003, Ruben Xaus a réalisé le doublé depuis la 12e place sur la grille de départ tandis qu’en 2006, Andrew Pitt a mis fin à la domination de Ducati sur le circuit avec sa seule victoire en WorldSBK dans la Course 2.
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